Louis François Joseph de BOURBON  

         Prince de CONTI (1734 - 1814)

Louis François Joseph de Bourbon-Conti est né le 1er septembre 1734 à Paris. Il est le fils de Louis François Prince de Bourbon-Conti et de Louise-Diane d'Orléans. Prince de sang, c’est-à-dire descendant direct de Saint Louis, il est baptisé dans la chapelle royale du château de Versailles en 1742. Il a pour parrain le roi Louis XV et pour marraine, son épouse, la reine Marie Leszczynska. A sa naissance, il reçoit le titre de comte de La Marche puis est nommé dès 1750 chevalier de l’ordre du Saint-Esprit.

 

Son père, Louis François de Bourbon, sixième prince de Conti est Grand Prieur du temple de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il détient d’immenses propriétés dans la France entière, collectionneur d’art des plus importants du XVIIIe siècle, passionné d’arts, de sciences, d’opéra et plus que sensible aux charmes de ses divas. Il reçoit somptueusement, mène grand train au point qu’il s’endette au-delà du raisonnable. Il décède en 1776.

 

Louis François Joseph, est alors contraint de vendre non seulement les magnifiques collections de son père mais aussi une grande partie des biens immobiliers. Il achète les châteaux de Saint-Antoine et de La Lande et les réunit en un seul domaine.

 

Ce dernier nourrissait en effet un grand projet quant à la destinée du château de La Lande : celui d’y installer sa famille de cœur, à savoir Marie Anne Véronèse dite Mlle Coraline, artiste du Théâtre Italien et leurs deux fils naturels.

Il faut savoir qu’en 1759, son père lui avait imposé d’épouser par procuration Marie Fortunée d’Este, fille de François III, duc de Modène, empochant à cette occasion un don du Roi de 150 000 livres.

En 1777, l’année suivant le décès de son père, il obtient la dissolution à l’amiable de ce mariage qui n’avait jamais été accepté par les époux.

 

Deux jours avant le 14 juillet 1789, devant le coup de force des « bandes révolutionnaires », Louis François Joseph de Bourbon-Conti s’enfuit en Italie à Turin. Il revient en France le 2 avril 1790 et se présente devant le Roi en arborant la cocarde tricolore.

 

Le 15 octobre 1792, devant la municipalité de Villiers-sur-Marne, il prête serment de garantir liberté et égalité et s’installe paisiblement à La Lande.

Peu de temps après, il est arrêté le 6 avril 1793 dans son château de la Lande au seul motif d’être un descendant direct de la maison de Bourbon comme il le mentionne au cours de son interrogatoire. Il affirme pourtant s’être tenu tout ce temps à l’écart des événements et demeurer dans ses terres de La Lande. Détenu durant vingt-sept mois au Fort Saint Jean à Marseille, il signe diverses pétitions clamant son innocence et réclamant justice.

Il sera libéré le 25 juin 1794 et en août 1795 réintégrera sa propriété de La Lande qui lui avait été confisquée.

 

Le 4 septembre 1797, l’adoption de la loi de déportation qui frappe l’ensemble des membres de la Maison de Bourbon le dépossède définitivement de ses biens. L’intervention du citoyen Desgraviers qui deviendra son légataire universel, lui procure néanmoins une provision annuelle de 50 000 francs. Il est alors conduit sous escorte à la frontière espagnole et se réfugie à Barcelone au palais Palao. Malade, très affaibli, il passe son temps entre sa table et sa loge au théâtre. Il vit entouré de ses derniers fidèles : Mme de Chantemesle, sa dernière maîtresse et M. de Froget, son gentilhomme d'honneur.  Ses seules visites sont celles de la duchesse d'Orléans et de la duchesse de Bourbon-Conti émigrées comme lui près de Barcelone.

 

Il décède dans cette ville le 10 mars 1814. Sans descendance légitime, la branche des Conti s'éteint avec lui.

 

Trente ans plus tard, le roi Louis-Philippe ayant appris que l’église qui abritait ses cendres allait être détruite, charge le consul de France, Ferdinand de Lesseps (plus connu pour la construction du canal de Suez), de faire procéder à l’exhumation de la dépouille de son grand-oncle. Celle-ci est acheminée à Dreux et il est ré-inhumé solennellement le 2 avril 1844 dans la chapelle royale Saint-Louis.

Blason du Prince de Conti
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