Michel Bony fait partie de ces audacieux provinciaux qui immigreront vers la capitale, les poches vides, plein de courage et d’espoir. Le jeune boulanger-pâtissier gravira très vite les échelons et fera une solide réputation à son commerce situé à Paris, 36 avenue de la Grande Armée.
En 1912, il achète au Plessis-Trévise, avenue Maurice Berteaux, au rond-point des Marronniers, une de ces belles villas de la fin du XIXe siècle, entourée d’un immense parc de plusieurs hectares. Ce sera sa résidence secondaire puis son havre de retraite lorsque ses fils seront aptes à prendre sa succession.
Le 27 décembre 1897, Michel Bony s'était mariée à Gennevilliers (dept 92) avec Sylvie Pelet de 10 ans sa cadette. De cette union, naitront deux fils : Robert en 1898 et René en 1901 (décédé en juin 1949).
Très vite, il s’investit dans la vie communale. Il est élu conseiller municipal auprès de Georges Foureau durant deux mandats, du 17 mai 1925 au 13 mars 1933.
Michel Bony fait preuve de beaucoup de générosité auprès de la commune. En voici quelques exemples :
- il donne du terrain devant sa propriété afin d’aménager le rond-point des Marronniers (qui prendra son nom après son décès),
- il offre l’équipement et l’habillement de la compagnie des sapeurs-pompiers volontaires
- Il fait également don d’un autel pour la chapelle.
Chaque année, la famille Bony offre la toilette à une communiante de condition modeste et reçoit ensuite tous les communiants et leur famille à goûter après la cérémonie.
Après son décès, son épouse Sylvie continue son œuvre de générosité, le remplaçant à la vice -présidence de la Caisse des Ecoles.
Elle finance de nombreuses fêtes scolaires, Noël, distributions de prix, et fait des dons importants en faveur des indigents.
Après guerre, elle loue sa propriété à la famille Pamela, pharmaciens à Paris et habite la maison de gardien, avenue Marbeau, récemment disparue, avant de s’éteindre, dans une maison de retraite d’Issy les Moulineaux, le 23 avril 1968 à l'âge de 89 ans, 35 ans après son mari.
La propriété, à l’abandon durant de nombreuses années, a servi de décor à un certain nombre de tournages cinématographiques avant de disparaître. Une partie du parc est encore visible entre les avenues de Chennevières et Marbeau, il est bien souvent appelé de nos jours "le Bois Marbeau".
Propriété privée, il reste un ilôt de verdure fort convoité par les promoteurs.
La place Michel Bony (anciennement dénommée Rond-point des Marronniers) était, dans la première moitié du 20e siècle, très active. Sur le chemin de la gare, et à l'intersection de la route de Villiers-sur-marne à la Queue-en-Brie, plusieurs commerces y prospéraient :
- la quincaillerie-serrurerie Mercier depuis le début du siècle,
- un « marchand de couleurs » droguerie Dupuy,
- la boucherie des marronniers Gabriet-Bodereau installée en 1923,
- le coiffeur-perruquier Grelet,
- une bonneterie,
- le café buvette épicerie « Julien Damoy » maison Chadesse,
- le peintre Perdriau,
- le marchand de briques Françoise…
Au cours des années 1980/1990, les commerces et petites industrries du secteur cesseront peu à peu leur activité, se décocalisant pour certains vers le centre-ville, d'autres dans les petites zones industrielles.
Les premiers immeubles voient le jour à l'emplacement des chantiers de matériaux Françoise :
En cette année 2025, une nouvelle phase d'aménagement du quartier commence.
Michel Antoine BONY est né de parents agriculteurs, le 27 juin 1870, à Saint-Georges d’Espéranche
dans l’Isère .
De sa jeunesse et de son adolescence, nous ne savons rien. A-t-il eu des frères et des soeurs ?
Sa fiche de recensement militaire (matricule 35) au bureau de Vienne nous en apprend un peu plus :
- Incorporé au 30e RI le 14 novembre 1891 comme simple soldat
- Passe 1ère classe le 10 décembre 1893
- Renvoyé dans ses foyers le 18 septembre 1894.
A cette époque, il donne comme adresse Rue du Levant à Vincennes (dépt 94)
Entre 1897 et 1904, il change à plusieurs reprises d'adresse de résidence :
- Asnières (dept 92) en 1897 et 1898
- Gennevilliers (dept 92) en 1900
- Paris en 1904 (Rue Montmartre, Rue de la Grande Armée).
Le 27 décembre 1897, Michel Bony se marie à Gennevilliers (dept 92) avec Sylvie Pelet de 10 ans sa cadette.
Cette dernière, est née à Lausanne le 31 décembre 1879 mais vit en France avec sa famille à Gennevilliers.
Elle perd très jeune ses deux parents - sa mère, quand elle avait 3 ans et son père, quand elle en avait 10.
Celui-ci exerce alors la profession de "loueur de voitures" et son acte de décès mentionne curieusement qu'il est décédé dans une carrière dénommée "Le trou aux lapins" à Gennevilliers.
Sylvie Pelet a un frère de 15 ans son ainé, Henri Pierre Samuel qui est "marchand de poissons". Il semble que Sylvie ait secondé son frère dans cette activité un certain temps.
En juin 1906, Michel Bony est réformé de l'armée territoriale en raison d'un problème de santé mais il sera tout de même incorporé lors de la grande guerre, en avril 1915 comme boulanger à la 22ème section du COA (Commis et Ouvriers militaires de l'Administration). Il sera libéré le 13 mars 1917.
La 22ème section de Commis et Ouvriers de l'Administration (COA) a contenu près de 800 détachements et sous-détachements dont le rôle essentiel était l'approvisionnement de la capitale -approvisionnement aussi bien en bétail, qu'en foin, du bois de Boulogne, Bezons, Bièvres, Chatenay, la Courneuve, Enghien, Jouy, St-Cloud, etc... -
Le personnel était donc composé d'auxiliaires mais aussi de territoriaux. Des fours à pain en passant par l'habillement, les abattoirs, les légumes, ils ont fait toutes les tâches de l'intendance.
Pour la section, cela représente 90 946 convoyeurs.
Elle était divisée en deux catégories :
1 - les services de l'administration de la Guerre : bureaux, ministère, renseignements, services
techniques, dépots.
2 - des services divers pour la sûreté et la gendarmerie auxiliaire, les contrôles postaux.
Le 2/8/1914, la section comprenait 1 300 hommes ; en 1917, elle en comptera 15 274 .