Louis Joseph Désiré Fleury est né le 28 novembre 1810 à Saint-Pétersbourg (Russie) de parents français. « Mon père, disait-il, français d’origine, de naissance et de cœur, était, malgré sa qualité d’émigré, un ardent patriote ; il adorait la patrie qu’il avait été obligé de fuir, après avoir vu la tête de mon grand-père (Hercule Rossay, Comte de Fleury) tomber sous le couteau révolutionnaire. Ma mère, alsacienne, mais d’origine germanique, était plutôt allemande que française ».
Le jeune Louis, le moment venu, est envoyé à Paris pour entreprendre des études et se préparer à l’école technique. Mais la révolution de 1830 vient interrompre ce projet et désormais ses idéaux l’orientent vers les études médicales. Il obtient avec succès son diplôme universitaire de docteur en médecine le 3 juin 1839. Il s’installe et consulte au faubourg Saint-Honoré en même temps qu’il est interne de l’hôpital Saint-Louis à Paris.
Cinq ans plus tard, il passe brillamment l’agrégation puis est élu membre de la Société anatomique et de l’Académie royale de médecine de Bruxelles.
En 1843, il fonde le « Journal de la Médecine » puis est rédacteur aux « Archives générales de la Médecine » et au journal « Le Progrès », menant conjointement une carrière éditoriale et médicale foisonnante. En 1847, il reçoit la distinction de Chevalier puis Officier de la Légion d’Honneur.
En 1852, il est nommé à la chaire d’hygiène de la faculté de médecine de Paris. On lui doit un nombre impressionnant de publications. En 1855, il est consultant aux eaux de Bellevue à Meudon et a le privilège d'y soigner Napoléon III. En 1865, il enseigne « L’hydrothérapie scientifique » à l’hôpital militaire de Bruxelles, discipline qu’il prône depuis déjà longtemps.
En 1867, il loue le domaine de La lande au ténor Gustave Roger et installe à grands frais un «Institut hydrothérapique dans les dépendances du château : L’installation hydrothérapique est au niveau de la beauté du site et de la résidence. La salle de douches est un élégant salon, ou plutôt un amphithéâtre scientifique d’un grand caractère […]. Des rochers couverts de plantes alpestres forment une superbe grotte où se trouve une vaste piscine alimentée par une cascade et par une lame d’eau… ».
La réputation du docteur Fleury et de son Institut, innovant et de haute technologie pour l’époque, attirent une clientèle nationale et internationale aisée qui se presse au Plessis-Lalande. Cette même année, l’Exposition universelle du Congrès médical de Paris vient asseoir sa réputation, engageant de nombreux praticiens à venir visiter son établissement modèle.
Mais, .... survient la guerre de 1870.
D’âpres combats se déroulent aux abords de la propriété. Le château est occupé par l’armée allemande. Le docteur Fleury ne pourra s’opposer au saccage de son luxueux Institut. Les malades sont évacués. Sur les conseils fermes et insistants du général allemand Obernitz, il devra s’exiler avec son épouse en dépit de plus d’une année de résistance farouche. Lorsqu’il reviendra en octobre 1871, il ne peut que constater les dégâts et doit renoncer à relever l’établissement.
Malade, il ne survécut que peu de temps à son dépit et à son amertume.
Il décédera le 14 décembre 1872 à Passy, aujourd'hui quartier du 16e arrondissement de Paris. Inhumé au cimetière Nord de Paris, son corps a été transféré à l’ossuaire du Père Lachaise en 1980.
Quant à ce qu’il reste des installations scientifiques de Plessis-Lalande, Arsène Ozanne, nouveau propriétaire du château en 1875, tentera en vain d’y poursuivre durant quelques années une activité médicale sous le nom de «Société anonyme hydrothérapique de Plessis-Lalande La Pomponnière » sous la direction du docteur Joseph Scaglia. Les bâtiments tombent progressivement à l’abandon et sont petit à petit démolis. Ce qu’il reste des grottes et rochers deviendra alors un lieu de jeux pour les jeunes plesséens des années 1930.
Dans les années 1970 – 1980, «La Pomme grattée», entreprise agroalimentaire s'installera dans le bâtiment restant pour y faire commerce de fromages et de légumes avant de laisser la place aux résidences actuelles.
Le conseil municipal du 9 juillet 2003 attribuera le nom du Docteur Louis Fleury à la voie nouvelle du lotisssement pavillonnaire, située à l'emplacement du châlet dans lequel il s'était réfugié durant l'occupation prussienne, à proximité de l’ancien Institut hydrothérapique, en mémoire de son fondateur.