Jean Emile KIFFER (1862 - 1931)

 

 

 

Jean Emile KIFFER est né le 28 décembre 1862 à Metz (Moselle). Il épousera dans cette même ville, le 16 mai 1885, une cousine maternelle Marie Somny, native également de Metz.

Le 31 janvier 1891, le couple acquiert une maison au Plessis-Trévise, 25 avenue Pauline (actuellement avenue Jean Kiffer)

Emile KIFFER y exerce, dans un petit atelier, le métier de fabricant de chaussures, cordonnier.

A partir de 1919, il s’investit dans la vie communale. Il sera élu conseiller municipal du maire Georges Foureau en 1925 et le restera jusqu’à son décès le 30 juin 1931.

Marie Kiffer, née Somny, avait rédigé un testament le 10 août 1899, par lequel elle faisait donation en toute propriété de ses biensdroits et actions, mobiliers et immobiliers à son époux. Une tragédie s’abattra sur la famille peu de temps après, le 11 mars 1900, Mathilde, leur fille unique âgée de 14 ans, trouvera la mort. Désormais sans descendance directe, Marie rédigera un nouveau testament olographe, le 15 novembre 1928, testament par lequel elle institue la commune du Plessis-Trévise légataire universelle dans le cas où elle survivrait à son mari. Ce qui arriva,  puisqu’elle décède le 31 octobre 1932.

Ce legs contenait des conditions particulières qui peuvent sembler un peu désuètes à notre époque ou, au contraire, novatrices pour certaines de toutes les façons, généreuses, montrant l’attachement de Marie Kiffer à sa commune  :

« Le produit de la vente de mes biens devra être employé par la commune à l’achat de rente française 3 % perpétuelle. Sur cette rente, il devra être remis annuellement 100 Francs à l’œuvre « La Layette », 175 Francs à la caisse des écoles, 25 Francs sur un livret de Caisse d’Epargne qui sera remis à une jeune fille pour un prix de couture, 50 Francs seront employés pour la fête de Noël de l’école, 100 Francs seront remis au bureau de bienfaisance, 100 Francs à la société des sapeurs pompiers, 100 Francs seront employés à sabler tous les ans au printemps les allées du cimetière surtout devant la tombe des soldats, 25 Francs seront remis à un peintre pour laver notre tombe une fois par an au printemps. Le surplus servira pour venir en aide aux orphelins de la commune et aux vieillards de nationalité française, sans ressource, malades ou incapables de travail, ayant au moins 60 ans et habitant la commune depuis au moins 12 ans ».

Le 7 mai 1934, le maire Georges Foureau, accompagné du garde-champêtre Auguste Maufroy, gardien des scellés, procédera à l’inventaire des biens, en présence du notaire maître Véron. Dix huit mois se sont écoulés depuis le décès de Marie Kiffer car entretemps, des neveux ont fait opposition au testament mais ont été déboutés de leur réclamation. Il sera ensuite procédé à la vente aux enchères des biens au profit de la commune qui avait accepté le legs par délibération du conseil municipal du 4 février 1934. Si les meubles, meublants et objets inventoriés sont déclarés usagés et en mauvais état, la maison fort modeste, vingt pièces de titres, rentes et obligations permettront, semble-t-il, de respecter les vœux de la défunte.

C’est également à cette même époque que l’avenue Pauline sera dénommée avenue Jean Kiffer. Pourquoi Jean, alors que le prénom officiel de notre artisan cordonnier était Emile, et pourquoi pas Marie puisqu’elle était, au final, la donatrice ? Laissons au passé sa part de mystère !  

Aujourd’hui, cette avenue est très souvent simplement appelée « avenue Kiffer » c’est, sans aucun doute, une juste reconnaissance à la générosité du couple. 

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