3. La ferme Saint Antoine

 

La ferme du Plessis Saint-Antoine jouxte le Château Saint-Antoine au sud-est comme l'atteste les anciens plans. S'il ne reste plus aucune trace visible du château, il n'en est pas de même pour la ferme qui est toujours active en ce début de XXIe siècle, dernier vestige du domaine du Plessis-Saint Antoine.  

Petit retour en arrière ...

La Ferme du Plessis Saint Antoine en 1912.

Après avoir visité la demeure du seigneur que l’on appelle en cette fin de XVIIIe siècle, "le vieux château du Plessis", l’agitation de la ferme voisine invite à rendre visite au fermier.

 

Il loue depuis déjà longtemps une grande partie des 112 ha de terres, les bâtiments et le logis. Il ne manque pas de renouveler le bail à chaque saint Martin d’hiver et s’acquitte régulièrement de son dû au propriétaire.

 

On quitte donc la cour verte carrée du château en franchissant les douves pour s’introduire à quelques dizaines de mètres de là au sein de la ferme où s’organisent les activités agricoles.

Le domaine du fermier se compose d’un colombier partagé en hauteur par un plancher sous lequel se trouve la vacherie comme on dit alors pour parler de l’étable.

Un bâtiment situé près de l’abreuvoir est composé d’un rez-de-chaussée divisé en deux salles comportant chacune une cheminée. C’est là, le signe d’un fermier plutôt à l’aise car habituellement, on fait le feu dans un coin de la maison où un vague trou dans la toiture de chaume permet d’évacuer, non sans difficulté, la fumée qui envahit rapidement la pièce unique. C’est là que tout le monde vit : nourrissons, enfants, adultes et vieillards. Ces derniers n’ont souvent guère plus de 45 ans quand ils ont pu résister aux guerres, aux épidémies, aux accidents du travail, aux maladies bénignes pour nous mais dévastatrices pour l’époque, ou qui ont tout simplement succombé à la rudesse des conditions de travail. Tout est rigoureusement manuel.

 

La visite nous emmène ensuite vers un autre bâtiment qui donne sur la cour carrée, c’est là que loge le fermier. Il se compose au rez-de-chaussée de trois écuries ou vacheries. A cet endroit, il y a également un petit magasin et un escalier qui mène au premier étage divisé en huit pièces et plusieurs corridors, signe que les ouvriers agricoles doivent être relativement nombreux.

En retour de ce corps de logis, une grange permet le stockage du fourrage. Un appentis est pratiqué dans la saillie du portail de la grange. Un autre grand bâtiment divisé en pièces permet de subvenir à l’hébergement de quelques autres familles d’ouvriers agricoles supplémentaires, lesquelles voisinent avec la bergerie et le magasin à fourrage. Au-dessus, un grand grenier sert de réserve pour les céréales.

D’autres bâtiments plus ou moins vastes complètent cet ensemble déjà conséquent. A l’approche, on entend les martellements des ouvriers de la forge et les ahanements d’effort des charrons. Un autre bâtiment a servi un temps de boulangerie mais il semblerait qu’il soit abandonné. Les caquètements des volailles s’ajoutent aux grognements des porcs qui fouissent dans la boue à proximité du puits. Il règne une atmosphère de travail acharné, chacun s’active, hommes, femmes et enfants. La pitance quotidienne est au prix de ces efforts exténuants. L’existence est rude, le confort inexistant, l’hygiène rudimentaire, la vie est donc courte. On peut aussi périr lors d’un des nombreux incendies dont sont victimes les bâtiments couverts de paille ou de chaume. Malgré l’abondance des mares dans l’environnement immédiat et les chaînes humaines qui entreprennent de circonvenir les sinistres, le plus souvent rien n’y fait. Il faut rebâtir, recommencer encore et encore.

 

Cependant, les lieux conservent encore quelques vestiges du domaine. Le porche et la maison de garde à très haute toiture, à l’architecture si particulière de la première moitié du XVIIe siècle, sont classés à l’inventaire du patrimoine culturel de l’Ile de France.

 

Ferme Saint Antoine - 1904

La maison d’habitation actuelle, date quant à elle de la fin du XIXe siècle. Sa construction a justement été décidée suite au dernier violent incendie qu’a connu la ferme Saint-Antoine.

Accéder aux autres sujets sur le domaine du Plessis Saint Antoine

La ferme du Plessis Saint-Antoine au début du XXe siècle

La ferme du Plessis Saint-Antoine Fin XXe -Début XXIe siècle

19 novembre 2015 - En fin d'après-midi,un violent incendie se déclare dans le batiment abritant le fourrage pour les animaux et du matériel. Les autres batiments dont la maison d'habitation seront fort heureusement épargnés.

Novembre 2015 - Incendie Ferme Saint-Antoine
Version imprimable | Plan du site
© 2015-2025 SHPT - Mémoire-du-Plessis-Trévise.fr