En ce début du 20e siècle, la commune de Plessis-Trévise vient dêtre créée et bien des équipements sont encore à réaliser. Et les moyens financiers sont limités.
Opportunément, le 8 avril 1904, Alexis Quirin, propriétaire de la Manufacture des faux-cols et manchettes, avenue Ardouin, fait don à la commune, à titre personnel, d’un vaste terrain de 1 283,85 m2 adjacent à ses activités.*
Une clause prévoit que la commune devra s’engager à affecter à perpétuité ledit terrain à usage de place publique.
Dès le 26 avril 1904, le Conseil municipal approuve cette donation et la clause y figurant.
*Ce terrain se situe à l'emplacement du petit parking en face de l'actuelle place du marché.
(voir plan d'époque ci-dessous)
Depuis plusieurs années déjà, Eugène Deltour, propriétaire de l’Hôtel-restaurant du Faisan Doré, situé face à cet emplacement organisait devant son établissement de nombreuses démonstrations de gymnastique.
Dès lors, le lieu devient officiellement place publique et est baptisé « Place Quirin » du nom de son généreux donateur.
Mais, les plessissois oublieront vite les libéralités d’Alexis Quirin, et n’appelleront plus ce lieu que « Place des Fêtes ».
Un lieu de réunions couvert était cependant nécessaire au village. Quoi de plus évident que de construire, sur cette place, une salle des fêtes ?
Lors de la séance du Conseil municipal du 28 mai 1904, sous la présidence du Maire Jules Nivette, il est exposé dans ce but, les arguments suivants :
« Vu l’insuffisance des salles de classe pour la distribution des prix scolaires (il a fallu l’année précédente avoir recours à une salle privée qui n’est plus disponible désormais) il y a lieu de pourvoir immédiatement à la construction d’une salle pouvant répondre à ces besoins ainsi qu’à d’autres réunions. Cette salle permettrait également la suppression de la location d’une tente pour la fête communale. Ladite salle serait, en outre, affectée à un gymnase pour les écoles et les jeunes gens de 15 à 20 ans ainsi que pour les exercices de tir. Elle servirait aussi de salle de conférences, de concerts, de marché, de logement des troupes de passage ou en cantonnement, ainsi que pour les expositions horticoles ou autres. Elle pourrait être louée à des particuliers pour des fêtes privées. De plus, cette construction permettrait de réduire l’allocation accordée par la municipalité à la fanfare, en l’autorisant à organiser des bals ou concerts à son profit. Les dimensions de cette salle seraient de 20 x 10 mètres. Elle devra être construite le plus économiquement possible, c’est-à-dire avec une charpente en sapin, une couverture en tôle galvanisée et un remplissage en carreaux de plâtre. ».
Le projet est immédiatement adopté.
C’est une entreprise locale, la Maison Girod de Plessis-Trévise, qui remporte le marché des travaux de construction de cette salle.
La salle des Fêtes est construite dans l'angle du terrain, à l'intersection des avenues Gonzalve (avenue du Gal de Gaulle actuelle) et Claire (av. Charcot de nos jours).
Les choses sont promptement menées car moins de 3 mois après, le 10 août 1904, un procès-verbal de réception définitive des travaux est signé.
Au sortir de la première guerre mondiale, l'extérieur de la salle des fêtes semble mal entretenu.
Durant près de 70 ans, cette salle des fêtes assurera tous les services auxquels elle était destinée : de nombreuses photos, des programmes, des affiches, témoignent de bals, de réunions festives ou sportives.
Durant la Grande Guerre, l’instruction militaire des jeunes garçons y sera dispensée sous l’égide de la Société de Tir « La Vaillante ».
Le 23 septembre 1942, un contrat est signé entre M. Coudert, président de la délégation spéciale, pour la commune du Plessis-Trévise et un exploitant de cinéma (M. Manhès Marcel, Les Pavillons-sous-Bois) pour la location d'une salle de 250 places moyennant une redevance de 100 francs par séance.
Il dispose alors de la salle du samedi 14 heures au lundi 12 heures.
Le contrat est annuel et renouvelable.
A raison d’une séance par semaine, le programme se compose des actualités Éclair-journal et d’une sélection des films à succès des années passées.
Elle fera office de cinéma itinérant durant la période troublée de la Seconde Guerre.
Au sortir de la guerre, la création d’une véritable salle cinématographique est à l’ordre du jour.
Pour cela, d’importants aménagements intérieurs sont prévus : traitement acoustique de la salle en frises incombustibles, pose de moquette et d’environ 300 fauteuils rembourrés, installation d’une cabine de projection, équipement en son stéréophonique, aménagement d'une scène multi-activités…
Il est prévu une séance en soirée les Jeudi, Vendredi, Samedi et Lundi. Deux séances, une en matinée et une en soirée sont prévues les Dimanches et jours fériés.
Il semble que ce soit à même époque qu’une réfection totale extérieure soit réalisée.
Le 14 décembre 1957, le conseil municpal du Plessis-Trévise représenté par son maire M. Boyer donne son accord pour une location de la salle des fêtes à un entrepreneur de séances cinématographiques, M. Julien Nurtmann. Cette décision sera approuvée par le préfet de Corbeil-Essonnes le 21 janvier 1958.
Entretemps, au cours des années 1954-1955, la salle des fêtes servira même de salles de classe pour pallier au manque de places engendré par l’arrivée des nouveaux habitants de la Cité de la Joie.
Un projet de Centre culturel voit le jour en 1976 au sein du lotissement de la « Ville aux bois ».
Il faudra, toutefois, attendre le 1er décembre 1984, pour que l’Espace Paul Valéry soit inauguré.
Quant à l’Espace Jacques Carlier, il ouvrira ses portes en juin 2004 sur l’emplacement du gymnase de même nom, dévasté par la tempête de 1999. mais ceci est une autre histoire ..
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