De la patache à l'autobus

 

 

 

 

Durant près d’un demi-siècle, des voitures hippomobiles (fiacres et diligences) assureront le transport des voyageurs entre la gare de Villiers-sur-Marne et

Le Plessis-Trévise. 

Surviennent les années noires de la Grande Guerre. Bien vite, des ordres préfectoraux de réquisition des chevaux, juments, mulets et mules de tout âge, parviennent en mairie. Le temps de la Patache est compté et après plus d’une décennie de bons et loyaux services, elle est condamnée à laisser la place à un omnibus automobile. ( se reporter à l'article "Au temps de La Patache")

 

Si bien que, le 15 octobre 1916, l’adjoint au Maire, Jules Alinot signe avec un entrepreneur de transports parisien, M. Chéron, un cahier des charges en vue de l' établissement d’un service public de transport de voyageurs, bagages, messageries et colis postaux par voitures automobiles entre Le Plessis-Trévise et la gare de Villiers-sur-Marne.

 

Les bureaux et le garage seront installés à Plessis-Trévise, près du point de départ, place de l’Eglise (actuelle place de Verdun). 

 

Le trajet est le même que celui de La Patache : place de l’Eglise (actuelle place de Verdun), avenue de Liège (avenue du Général de Gaulle), avenue Thérèse, avenue Ardouin, avenue de Champigny (avenue du Général Leclerc), avenue de Chennevières, avenue Maurice Berteaux puis route de Villiers pour atteindre la gare.

Pour cela, il est prévu une voiture de force 16/20 chevaux, pouvant contenir 18 à 20 voyageurs assis et couverte d’une galerie pour 200 kg de bagages. Pour les services d’été, le voiturier est autorisé à y ajouter une remorque genre « baladeuse ». Diverses précisions techniques concernant le véhicule lui sont imposées dans le dit contrat, ainsi les voitures devront être munies de bandages en caoutchouc qui seront reconnus par le Maire présentant une élasticité suffisante. L’échappement des gaz et de la fumée devra se faire au-dessus ou horizontalement, afin de ne pas dégrader la chaussée et soulever de la poussière pouvant être une gêne pour les voyageurs. Le décret du 10 mars 1899, article 6, impose que les deux freins soient assez puissants pour permettre l’arrêt sur une distance de 15 mètres, sur la plus forte pente du parcours, à la vitesse maximum de 20 km/heure. Il s’en suit, des normes très détaillées concernant les banquettes, marchepieds et baies vitrées. Il est toutefois précisé également que l’été, l’entrepreneur pourra utiliser une voiture, genre « voiture de courses » (il ne faut pas là, bien évidemment, entendre « voiture de compétition » mais en quelque sorte « voiture de livraison !) avec rideaux sur le côté et banquettes transversales. L’hiver, M. Chéron ne s’engage pas à chauffer la voiture mais à éclairer l’intérieur et puissamment l’extérieur.

Il est prévu d’effectuer 4 voyages par jour aller et retour, un voyage supplémentaire aller et retour le samedi,

2 voyages supplémentaires aller et retour le dimanche et jours de fête, y compris les jours de fêtes locales. Le conducteur est tenu d’annoncer son passage, avant les arrêts, par un coup de trompe.

 

Le prix de la place est fixé à 40 centimes, matérialisé par un ticket détaché d’un carnet à souche. Le voyage est gratuit pour les enfants en dessous de 4 ans,  de 4 à 7 ans, ils paient demi-place, au-dessus de 7 ans, place entière. Le parcours terminé, les voyageurs, qui en dehors de l’itinéraire, voudraient se faire conduire à leur domicile avec leurs bagages, devront prévenir à temps le conducteur et payer un supplément de 60 centimes par kilomètre.

Le Maire se réserve le droit d’exiger, en prévenant la veille l’entrepreneur, des voyages supplémentaires, au prix de 5 francs aller-retour, pour Boissy-Saint-Léger, pour le transport de malades à l’hôpital, de dérangements nocturnes pour quérir un docteur en cas grave ou encore une fois l’an, emmener les écoliers aux épreuves du Certificat d’Etudes.

Nous sommes en période d’hostilités, le contrat précise : qu'au cas où M Chéron serait appelé sous les drapeaux, il pourra se faire remplacer par un chauffeur de son choix. Et dans le cas où il viendrait à disparaitre, ses ayants-droits devront assurer le service, sous peine de déchéance de leurs droits au contrat et abandon du cautionnement.

Notons qu’au 1er janvier de cette année 1916, le recensement des voitures de tourisme au Plessis-Trévise, ne mentionnait que 8 automobiles, dont 4 Dion-Bouton et 1 Ariès (dont le constructeur était le baron Petiet propriétaire du Bois Saint-Martin), toutes appartenant aux propriétaires des grandes résidences de l’époque, tels que Paul Blancan au château des Tourelles, Michel Bony sur la place qui porte aujourd’hui son nom, ou encore Joseph Belin, propriétaire de l’actuelle Ecole de Musique.

 

 

Le Garage Moderne de M. Chéron continuera vaillamment son activité jusqu’en 1920, date où un service d’autobus sera établi au bénéfice de G. Gonnin, avenue Maurice Berteaux.

Puis en 1923, Lucien Degarne en assurera la succession, suivi en 1925 par Henri Falguier, avenue Ardouin. Tous ces contrats passés entre la commune et l’entreprise de transport privée, sont soumis à des appels d’offres, reçoivent une subvention municipale annuelle, le tout étant officialisé par une délibération du Conseil municipal. De la sorte, les tickets aller-retour au prix 0 frs 75 sont vendus en mairie, ainsi que des abonnements mensuels.

 

Le 2 février 1930, un nouveau cahier des charges est conclu avec la « Société des Transports Automobiles industriels et commerciaux » dont le siège est à Paris, toujours pour le même parcours : 

  Le Plessis-Trévise place Gambetta <--> Gare de Villiers S/Marne.

 

Un arrêté municipal du 23 mai 1932 précisera l’autorisation exclusive du transport en commun par cette entreprise. 

 

 

Un essai de liaison entre le château de Vincennes et Le Plessis-Trévise a eu lieu et s'est révélé non concluant faute de voyageurs. Toutefois, en 1937, à la demande du maire Georges Foureau, un service de cars Renault assurera ce trajet jusqu’en 1943.

 

 

 

En septembre 1944, le viaduc de Nogent-sur-Marne est en partie détruit par des bombardements ennemis, ce qui signifie que les communications ferroviaires avec Paris, depuis la gare de Villiers, ne sont plus possibles. Les plesséens n’eurent plus alors que la possibilité de rejoindre, à pied, la place de l’Etoile (place de la Résistance actuelle) à Coeuilly, afin de prendre l’autobus 108 jusqu’au château de Vincennes** 

"…une nuit entre les nuits, je rentrais après avoir bouclé Hara-kiri, j’étais bien fatigué, j’avais avalé mes trois bornes de route nocturne depuis le terminus du bus de Coeuilly, le long de la route les rossignols se relayaient, un tous les 100 mètres, la vieille chatte multicolore entendait de loin mon pas et venait à ma rencontre, pointe des orteils sur les grès qui bordaient le trottoir …"

Extrait du roman de François Cavanna "Les yeux plus gros que le ventre".

 

 

Il faudra attendre 1946, pour que la ligne d’autobus 106, desserve Le Plessis-Trévise depuis le château de Vincennes. Le terminus sera alors à la place des Fêtes, soit près de la mairie.

 

 

 

 

Le prolongement jusqu’à la place Gambetta n’aura lieu qu’en 1954, lors de la construction de la Cité de la Joie, grâce à l’intervention de l’abbé Pierre.

1954 - Lignes 106 et 206

 

Depuis, le réseau d’autobus, exploité dorénavant par la Régie Autonome des Transports Parisiens (créée le 1er janvier 1949), a fait l’objet de nombreuses adaptations.

Ici par exemple, la ligne 106 s'est transformée partiellement et progressivement en ligne 206.

 

 

Source : http://www.amutc.fr/pdf2/BUS_60_ans_de_livree_sur_autobus_parisiens.pdf

 

Les bus de la ligne 206 assurent toujours la desserte du Plessis-Trévise mais relient dorénavant Noisy-le-Grand (RER A) via la gare de Villiers- sur- Marne/Le Plessis-Trévise (RER E) ou encore la gare de Pontault-Combault (RER E) en direction du sud est. En complément, la ligne 207 emprunte une partie de notre commune et permet également aux voyageurs de rejoindre la gare de Villiers- sur- Marne/Le Plessis-Trévise, à destination de Paris.

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