La terre argilo-calcaire du Plessis-Trévise a généré de nombreuses mares et étangs naturels ou artificiels. Sur un plan cadastral parcellaire, datant de la création de notre commune en 1899, nous en dénombrons environ une dizaine.
Ces mares ont occupé une place essentielle dans la vie de nos villages. Elles remplissaient de multiples fonctions, servant à la fois de lavoir, d’abreuvoir, de réserve incendie, de loisirs (pêche, baignade) ou d’usage artisanal. Tout un monde d’économie rurale a vécu d’eux.
Mares et étangs sont des étendues d’eau naturelle ou artificielle qui se distinguent essentiellement par leur superficie. Chaque mare, synonyme de biodiversité, abrite son propre écosystème.
En se promenant dans la Forêt Saint-Antoine, au détour d'un chemin, étang ou mares forestières naturelles, petits oasis de vie sylvicole, se laissent apercevoir.
D’autres ont disparu, principalement au cours des années 1950-1960, avec l’urbanisation et la modernisation des réseaux publics d’adduction d’eau, telles « La mare aux grenouilles » près de l’actuelle Place de Verdun, ou encore « La mare aux carpes » tant appréciées des lavandières et des pêcheurs.
Témoin d’un monde rural disparu ou en voie de disparition, un petit vestige de « La mare aux canards » subsiste à la Ferme Saint-Antoine. (Indice : pré où paissent les deux vaches ...)
Quelques mares artificielles étaient aussi présentes sur le territoire communal, créées, entre autres, par l’exploitation de carrières de pierres meulières telle la « Mare aux fusils » lieu d’un drame funeste le 14 juillet 1926 où un jeune homme de 18 ans s’y noya. Mais aussi l’étang de la « Villa Olivia », avenue de la Maréchale, en bordure du Bois Saint-Martin.
Des préoccupations sanitaires et le danger de noyade participeront à leur disparition.
D’anciens plesséens nous ont raconté qu’il était habituel de creuser un étang pour drainer les terrains afin d’y construire sa villa. Les plans de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle confirment effectivement la présence d’étangs à proximité des grandes propriétés.
De nos jours, quelques villas anciennes, principalement dans le quartier du Val Roger, conservent encore ce privilège.
Situés aux deux extrémités de l'ancien Grand Canal et distantes de quelques kilomètres l'un de l'autre, ces deux étangs connaitront une histoire assez différente :
- L’Ile Caroline, au charme indéniable, contée dès le 18e siècle par Coraline, favorite du Prince de Conti puis au siècle suivant par la petite-fille du Maréchal Mortier, Duc de Trévise. Au 20e siècle, ce lieu, maintes fois représenté sur les cartes postales, deviendra un populaire site de loisirs champêtres. A l’abandon à l’après-guerre, il sera comblé et fera place, en 1969, à l’ensemble immobilier actuel. Un magnifique chêne bicentenaire témoigne encore aujourd’hui de la présence de cet ilot verdoyant.
- L’étang du Parc Mansart. A partir de la fin du 19e siècle, son accès fut restreint aux occupants de la propriété dans laquelle il se situait, avenue Bertrand. Après quelques décennies d’abandon, en 1987, la ville du Plessis-Trévise fait l'acquisition de la propriété et de son parc et conserve l'étang qui a la particularité d'avoir été réaménagé à l’image de l’Ile Caroline. C'est désormais un attrayant lieu de promenade ouvert à tous.
Quant à l’incontournable étang du Val Roger, aussi dénommé sur certaines cartes postales anciennes "Mare du Château de La Lande", on en retrouve des traces aux prémices de la construction du château.
Alimenté par des sources naturelles qui entretiennent une bonne qualité de l’eau, il fut durant des décennies un lieu de pêche fort apprécié, particulièrement aux écrevisses dit-on !
Extrait d'un entretien entre Mme Olga Lemaire (1904-1993) et la Société du Plessis-Trévise - 08/1986
"... Mon oncle, il allait à la pêche aux grenouilles dans l'étang du château de La Lande...
On se mettait dans l'herbe .. y avait de l'herbe tout autour, c'était joli ce champ !
Mon oncle avait le coup de main ! il revenait à la maison avec plein de grenouilles ...
que l'on mangeait.
Le cliché aérien ci-dessus présente le secteur encore peu construit du Val Roger en 1933. En bas, à gauche, le Château de La Lande est encore présent avec son parc. Plus au nord, au centre d'un cercle parfait, s'étale l'étang du Val Roger. Sur sa droite, dans le triangle formé par les 3 avenues (Mireille, La Maréchale et le Domino noir), s'étire un autre petit étang, peu visible ici car entouré d'arbres. De nos jours, il est privatisé et réservé à ses riverains.. A droite du cliché, se dresse le Château des Tourelles.
Depuis les années 1970, l'étang du Val Roger est ceinturé par des propriétés privées, échappant désormais au regard des passants.
Au début du 20e siècle, il était connu sous le nom de la « Mare aux ânes »…Facétie ou déformation populaire involontaire : il s’agit, en fait, du nom du propriétaire des lieux « M. Ozanne » !
Au cours des années 1930-1950, il prendra le nom du dernier propriétaire du Château de La Lande. Ce sera la « Mare à Jarry » sorte de Plessis-plage, lieu de baignades et de rendez-vous estival de la jeunesse plesséenne.
Quelqu'un possèderait-il une photo, une anecdote de ces bains ou de cette pêche aux écrevisses qui pourraient venir enrichir nos archives ?
Dans le parc du Château des Tourelles, il ne reste plus qu'un ruisselet et son abreuvoir en pente douce destiné, sans aucun doute, aux chevaux attelant les fiacres des propriétaires.
Chez "nos voisins", tout près de la Ferme des Bordes, il y avait des mares qui comme le montrent les clichés ci-dessous ont connu divers usages. Une mare est encore visible de nos jours près des derniers bâtiments vestiges de la ferme. Plusieurs petites mares existent encore dans la plaine des Bordes.
De l'autre coté, sur la commune de Pontault-Combault, les promeneurs empruntant le "chemin de Combault à Villiers" qui longe le domaine de Bois Lacroix peuvent entrevoir son château mais plus facilement admirer les canards s'ébattant sur le petit étang. Les plus chanceux pourront même y apercevoir un héron.