Le marché du Plessis-Trévise dans les années 1950.

 

A vos paniers

(le marché du Plessis-Trévise)

 

 

Les marchés constituent l’une des formes de commerce les plus anciennes. La vente en plein air, de manière éphémère, dans l’espace public, a traversé les siècles, les guerres et les bouleversements de la société. On les retrouve dans les villes comme dans les villages de campagne. Le marché de plein vent alimentaire a évolué et changé au gré des progrès techniques, des moyens de locomotion, de la gestion du froid, des modalités de production agricole, artisanale ou industrielle.

 

Dès 1884, une pétition des habitants du hameau de Plessis-Trévise demande la création d’un marché. Leur insistance amène le Conseil municipal de Villiers-sur-Marne, dont dépend le hameau, à mettre en place une commission afin d’étudier la question.

 

A cette époque, Alexis Quirin, maire de Villiers-sur-Marne, est propriétaire de l’importante Manufacture de Faux-cols et manchettes, située au hameau, avenue Ardouin (quasiment à hauteur de la médiathèque actuelle). Le 28 août 1891, il acquiert à titre personnel, une portion de terrain de près de 1300 m2 adjacente à son entreprise, dans le but d’en faire donation à la future commune du Plessis-Trévise. En contrepartie, cette dernière devra s’engager à affecter à perpétuité ledit terrain à usage de place publique. En 1904, cette donation est officialisée par acte notarié et délibération du Conseil municipal de la toute jeune commune. 

 Cette même année, on y construit une salle des fêtes et si de nombreuses manifestations festives ou sportives s’y dérouleront, colporteurs et marchands ambulants préfigurent l’implantation d’un marché périodique.

 

En ce début de 20e siècle, la commune est très rurale. La plupart des habitants cultivent fruits et légumes dans leur jardin. On consomme les produits du terroir essentiellement. Les maraichers locaux approvisionnent les étals du marché. Trois fermes alimentent les habitants en produits laitiers, en lapins et volaille.

Il semble que très vite la périodicité du marché se soit établie le mercredi matin et le samedi matin (sachant que toutefois jusqu’en 1930, il avait lieu l’après-midi du samedi).

 

 

Place du marché - Années 1930. Au fond, l'ancienne manufacture des Faux-cols et manchettes (approximativement la Médiathèque de nos jours)

En 1944, une jeune plesséenne relate :

 

« 2 fois par semaine, le mercredi et le samedi, a lieu le marché. Avant la guerre, il se tenait Place des Fêtes. On y voyait deux crémiers, un épicier, un poissonnier, un boucher, un boucher chevalin, un marchand de légumes, un charcutier, une mercière. Maintenant, aux mêmes jours qu’avant, il a lieu dans un garage, avenue Ardouin, près de la mairie. Il y a deux crémiers, un boucher, trois marchands de légumes, une mercière, un épicier ».

 

Les périodes de guerre ralentissent les marchés car le départ des hommes complique le travail dans les fermes et cultures maraichères.

 

Dans la période d’après-guerre, celle des Trente glorieuses, les marchés de plein air connaissent leur apogée. Le marché paysan tend à disparaitre. Les « femmes aux paniers » ne viennent  plus au marché parce que la société change : les femmes travaillent à l’extérieur, les maraichers locaux disparaissent, la grande distribution se développe. Malgré tout, le marché du Plessis-Trévise continue d’évoluer.

 

Le marché du Plessis-Trévise dans les années 1950 - Intersection des avenues Ardouin et De Gaulle. A gauche, l'ancienne salle des fêtes.

 

En 1967, un terrain de 2 261 m2, entre les avenues du Général De Gaulle et Ardouin, est acquis par la municipalité en vue de la construction d’un marché couvert. Ce sera chose faite en 1968. 

 

Sur cette vue aérienne de 1969, on distingue nettement l'emplacement du marché au centre, à l'intersection des avenues Ardouin (diagonale de la vue) et De Gaulle (au-dessus). Il s'étendait jusqu'à l'actuelle boulangerie "La comtesse de Trévise".
1989 - le marché est au centre et à droite de l'avenue Ardouin

 

Ce marché connaitra durant 2 décennies une belle popularité. Victime de son succès, les étals débordent sur les trottoirs rendant la circulation des piétons et voitures difficiles. Impossible d’effectuer des extensions sur place.

 

 

En 1988, un nouveau plan d’aménagement du centre ville est à l’étude. Deux années plus tard, la déviation de l’avenue Ardouin permettra la création d’une esplanade intégrant le marché couvert et de plein air que nous connaissons aujourd’hui.

 

Vue aérienne de 1990. On remarque la déviation de l'avenue Ardouin et la création de la place et du marché couvert. La salle des fêtes a disparu.Le batiment derrière la station service est en construction.
Le Parisien - 7 mars 1990
Journal de l'Association des commerçants du Plessis-Trévise - L'ESSOR Mai-juin 1990
Journal de l'Association des commerçants du Plessis-Trévise : L'ESSOR - 1990

 

Ainsi, traditionnellement depuis plus d’un siècle, à quelques dizaines de mètres près, le marché s’est tenu au même endroit, aux mêmes jours qu’aujourd’hui. Il reste ce lieu d’échanges, de rencontres, d’animation qui fait battre un peu plus fort le cœur de la ville.

 

 

Bonus Vidéo ...

Reportage sur le marché du Plessis-Trévise - Association Act'Pro JARIS - Présentation par Joris Fouquet-Villa

Dans les années 1840 au Château de La Lande ...

Extrait des mémoires de Nancy Mortier de Trévise (petite fille d’Edouard Mortier, duc de Trévise et d’Eve Mortier duchesse de Trévise – fille de Napoléon Mortier de Trévise), future marquise de Latour Maubourg (1829 – 1900) 

" Grand-Maman envoyait Charpentier acheter du pain d'épices pour nous à la foire de Chelles, et, laissait entrer au château pour notre amusement une vieille colporteuse qui s'appelait Colette.

Nous lui achetions des sucres d'orge et des couteaux à six sous, dits Eustache. La femme de chambre de grand-maman "Piéton" (Madame Warendon) achetait de la mercerie à la bonne femme qui était toute contente et étalait le contenu de sa balle sur les banquette de l'antichambre.

Nous ne partions qu'au son de l'horloge des communs pour aller goûter... "

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