1912 - 1972
1912, le bail du Bureau des Postes, au 22 avenue Gonzalve (actuelle avenue du Gal de Gaulle) arrive à échéance. La population a augmenté, les enfants scolarisés aussi, la petite école adjacente aurait bien besoin d’un local supplémentaire, les services municipaux également…. Le 5 avril 1912, le projet d’un nouveau Bureau de Postes Télégraphes Téléphones voit le jour, avenue de Champigny (actuelle avenue du Gal Leclerc).
M. Lemaire, propriétaire à Plessis-Trévise est chargé de l’achat du terrain et de la construction du bâtiment, selon des normes imposées par l’administration des Postes. En contrepartie, la commune représentée par M. Belin, son Maire, s’engage à payer pendant 18 ans à M. Émile Lemaire, un loyer annuel de 1 100 francs plus la consommation de gaz, l’impôt mobilier et l’entretien des locaux publics.
Le projet comprend au rez-de-chaussée, un bureau pour le service des postes et une salle pour le public et un 1er étage pour le logement du facteur-receveur. L’ensemble de la construction plus le jardin du receveur a une surface de 300 m².
Il est précisé que la façade sera traitée spécialement pour lui donner un caractère approprié à l’emploi, la distinguant des constructions voisines de façon à être reconnue facilement pour son usage par les habitants de la commune et surtout les étrangers de passage au pays. Le nom de Plessis-Trévise sera inscrit en façade sur le fronton.
Le 16 mars 1913, le Bureau des P.T.T. est ouvert en recette simple de 3e classe. Mais, deux années plus tard, des problèmes liés à la construction se posent. Le 20 mai 1915, un arrêté municipal somme Émile Lemaire de prendre les mesures nécessaires pour prévenir les accidents, assurer la liberté de circuler et la sureté, au motif que des matériaux, provenant de la façade de l’Hôtel des Postes, sont tombés sur la voie publique et que d’autres menacent encore d’y tomber. Puis, divers constats d’humidité des murs et du plafond entrainent la commune à réclamer à M. Lemaire une toiture en tuiles au lieu de la terrasse actuelle, accusée des dommages constatés. La guerre étant puis le décès de M. Lemaire, les choses restèrent en l’état.
Le 24 mai 1922, un procès s’engage au Tribunal civil de première instance de Corbeil, entre la commune du Plessis-Trévise et M. Lhomme, gendre et héritier de M. Lemaire, d’où il ressort « Que les traces d’humidité et de moisissures constatées sont superficielles. Que la terrasse de l’immeuble est en bon état et qu’il ne se produit aucune fuite. Que les pièces de l’immeuble ne sont pas régulièrement chauffées pendant la période froide, ce qui constitue la cause principale des traces d’humidité ». En conséquence, la réclamation de la commune est déclarée non recevable. Elle est condamnée à payer les frais d’expertise et les dépens. Toutefois, M. Lhomme consent à faire exécuter les travaux de peinture prescrits par l’expert et prévus au bail ainsi que le rebouchage des trous de sonde ordonnés par l’expert.
Le Conseil municipal du 22 novembre 1925 rend compte de la perte d’un nouveau procès opposant la commune au propriétaire à propos d’une augmentation jugée exagérée du loyer. Par ailleurs, l’humidité régnant toujours, il est avancé la nécessité d’installer, au-dessus de la terrasse du bâtiment, une légère charpente en tôles ondulées ou zinc. Par ailleurs, un projet d’installation d’un Bureau des Postes, dans le parc de la mairie, est évoqué bien que la question de l’acquisition de l’immeuble des Postes actuel soit posée.
Le 11 janvier 1929, une première vente par adjudication, suite à saisie de l’immeuble, a lieu en faveur de la commune. Mais, une surenchère de 2 créanciers hypothécaires vient annuler cette vente. Le 15 mars 1929, une nouvelle vente a lieu, déclarant la commune de Plessis-Trévise adjudicataire pour la somme de 60 000 francs, frais compris. Le Conseil municipal du 4 août 1929 et un arrêté préfectoral du 14 septembre, autorisent le maire M. Georges Foureau à souscrire un prêt auprès du Crédit Foncier de France pour 30 ans.
Ce Bureau de Postes sera décidemment marqué par les problèmes techniques. Le 27 février 1958, la receveuse des Postes écrit au Maire : « J’ai le regret de vous informer que le parquet du bureau, côté service proprement dit, s’effondre. Il serait urgent d’y remédier afin d’éviter un accident. La grille de la cour menace ruines. La serrure ne fonctionne que fort péniblement, mon mari l’ayant quelque peu réparée. Cette situation ne peut durer ».
Toutefois, la receveuse semblait satisfaite de sa situation le 4 octobre 1956, selon la correspondance de la carte postale ci-dessous qui mentionne : "Receveuse ici depuis le 1.9.56 ... 12 km de Paris un rêve !! et une chance !! les bus font le service, c'est épatant !! "
Le 16 novembre 1963, le Conseil municipal accepte un projet de construction d’un nouvel Hôtel des Postes, avenue Ardouin. Le projet sera finalement réalisé en 1972 à l’emplacement que nous connaissons aujourd’hui.
Désormais, l'histoire du Bureau des Postes s'écrit Avenue Ardouin.
Pour en savoir plus, voir l'article "La Poste" Episode 4.
Le batiment de l'avenue du Général Leclerc sera utilisé dorénavant pour d'autres usages.
Après avoir hébergé un temps les services techniques de la ville puis la police municipale, le bâtiment des Postes de l’avenue du Général Leclerc sera démoli au mois de janvier 1992.