La Poste - Episode 2 

1903 - 1912

 

Dès le 21 juin 1902, un plan de construction d’un Bureau de Postes et Télégraphes avec logement du receveur au 1er étage, est proposé en prolongement de l’école communale et de la mairie, au 22 avenue Gonzalve (actuelle avenue du Général de Gaulle). Mais, le projet rencontre bien des tracasseries administratives et bien des difficultés financières et il doit être fait appel à la générosité du département et de l’État.

Aucun accord n'ayant été trouvé, le 9 août 1902, le maire du Plessis-Trévise, Jules Nivette, signe alors un bail pour une année afin d'aménager un Bureau des Postes provisoire, dans la même avenue, à quelques centaines de mètres du projet initial (voir La Poste Episode 1).

 

15 septembre 1902. Le maire du Plessis-Trévise* adresse un courrier au député de la circonscription, lui demandant son intervention auprès du préfet pour qu’un prêt soit accordé pour la construction d’un Bureau de Postes.
Dans ce courrier, il sollicite une subvention aussi large que possible, au motif que la municipalité se doit de racheter le terrain donné initialement en 1885 par M. Duquesnoy pour la construction de la chapelle et de l’école, le donateur ayant fait de mauvaises affaires et la donation n’ayant pas été faite réglementairement. Par ailleurs,  une classe enfantine vient d’être adjointe à l’école des filles (inaugurée le 3 août 1902), il faut en conséquence acquérir un mobilier complet.
Enfin, il ajoute : « Désireux aussi d’installer convenablement nos écoles, nous avons l’intention d’amener dans les bâtiments et les cours des enfants, de l’eau potable dont ils étaient complètement dépourvus ».

 

* cette même année 1902, le maire Gustave Dupont est démissionnaire. Le nom du maire signataire de ce courrier n’est pas mentionné.

 

Finalement, le 23 septembre 1902, un arrêté préfectoral autorise la construction du Bureau des Postes définitif.

Les travaux vont pouvoir commencer mais ce n'en est pas fini des tracasseries administratives ...

 

 

Au vu de l’urgence d’effectuer le gros-œuvre avant l’hiver, la commune décide de procéder à une adjudication des travaux. 

 

Le 12 octobre, l'affiche d'adjudication est publiée (cf. ci-contre).

 

Les travaux sont répartis en 7 lots. Le montant total des travaux est évalué à  près de 14 000 francs de l'époque.

 

Les soumissionnaires ont deux semaines pour déposer leur offre en proposant des rabais ("adjudication au rabais sur soumissions cachetées").

 

Le 26 octobre a lieu l'adjudication en la mairie du Plessis-Trévise.

 

Le 30 octobre, Le Conseil municipal, sous la présidence du maire Jules Nivette, charge M.M. Mounier frères, architectes de traiter aux meilleures conditions possibles avec les entrepreneurs pour la construction du Bureau des Postes et  confirme la soumission de M. Lauzanne, Entrepreneur à Plessis-Trévise, pour effectuer le lot 1 concernant les travaux de terrassement et de maçonnerie.

 

 

2 décembre 1902 . La direction demande un complément de documents qui n’ont pas été fournis. Elle regrette que le local soit déjà construit en grande partie alors que plusieurs points techniques ne sont pas conformes telle que la fosse d’aisances qui n’existerait pas et devrait être remplacée par une tinette (fosse d'aisance mobile).

 

Plan du Bureau des Postes - Rez-de-chaussée

 

Le Bureau des Postes est prévu d'être construit sur la droite dans le prolongement du batiment existant qui comprend déjà l'école des Garçons sur la gauche et les bureaux de la Mairie au centre.

 

Il occupera le rez-de-chaussée, l'étage et les combles étant réservé pour la résidence du receveur.

 

Le rez-de-chaussée comprend :

- le bureau des Postes (d'une superficie d'environ 3,82m sur 4,02m), espace de travail du receveur

- une salle plus petite réservée au public (environ 4,50 m sur 2,50 m) dont un angle est occupé par la cabine téléphonique

- une entrée particulière donnant sur l'escalier sous lequel sont entreposés les archives de La Poste

- une annexe désignée sous le terme careau de la Poste (3,40 m sur 2m). 

L'entrée du public se fait via la petite cour donnant sur l'avenue Gonzalve.

 

Le premier étage comprend une cuisine, une salle à manger, deux chambres, les WC ainsi qu'un escalier permettant d'accéder aux combles.

Plan Bureau des Postes - Premier étage

 

Le 12 janvier 1903, En vertu de la délibération du Conseil municipal du 21 décembre 1902, le bail est signé entre la commune de Plessis-Trévise et l’administration des Postes et Télégraphes pour 9 années, soit du 16 septembre 1903 au 15 septembre 1912.

Il est précisé que les travaux d’aménagement du local technique seront exécutés selon les plans établis et approuvés et sous la surveillance d’un fonctionnaire délégué par l’administration.

Le 16 janvier 1903, La direction des Postes et Télégraphes de Seine-et-Oise accuse réception du bail relatif au local définitif de l’établissement de facteur-receveur de Plessis-Trévise.  

 

 

Le 2 avril 1903

Une dépêche datée du 30 mars 1903 adressée par le directeur des Postes et Télégraphes de Seine & Oise au Préfet porte refus de la demande du Conseil municipal de Plessis-Trévise d’avancer d’une heure l’arrivée du courrier du matin. Ce refus est justifié par un défaut de correspondance horaire à Paris des bureaux ambulants de nuit.

 

18 avril 1903

Un courrier de la direction des Postes et Télégraphes est adressé au maire de Plessis-Trévise précisant que la part contributive de 1 020 francs versée par la commune, ne comprend pas la création d’un bureau téléphonique municipal.

 

Le 10 mai 1903Courrier de la Direction des Postes et Télégraphes aux conseillers municipaux du Plessis-Trévise :

 «  Suite à l’ouverture du bureau téléphonique, le service de facteur-receveur va se trouver augmenté dans de grandes proportions. Actuellement, le bureau n’ouvre au public que 5 heures par jour mais dans la pratique, il est ouvert toute la journée. Mme Weiss ne touche aucune indemnité pour le service qu’elle assure pendant l’absence de son mari. Comme les services de poste exigent une connaissance spéciale et de plus engagent une grande responsabilité et occuperont de manière invariable d’un bout de l’année à l’autre le facteur-receveur et sa dame, nous espérons que MM. les conseillers sauront apprécier ce travail à sa juste valeur. Une allocation de 400 frs ne parait pas exagérée. »

Horaires d’ouverture du Bureau des Postes :

L’été : de 7 heures du matin à midi – de 2 heures du soir à 7 heures.

L’hiver : de 8 heures du matin à midi – de 2 heures du soir à 7 heures

 

 

Le 16 mai 1903, le Conseil municipal demande l’annulation de la délibération du 21 avril 1901 portant création d’une simple cabine téléphonique mais sans raccordement d'habitations au réseau téléphonique.

En  conséquence, un nouveau contrat est voté prévoyant 3 km de ligne, se raccordant au réseau de Villiers-sur-Marne, et permettant à 4 abonnés d’être desservis :

- M. Dupont (constructeur automobiles), M. Delavallée (Entreprise de décolletage) tous les 2 situés avenue de Chennevières

- M. Delye (Château des Lys, avenue de La Queue-en-Brie)

- M. Rowan (Château de La Lande).

La dépense correspondante de 2 330 francs sera fournie, à titre d’avance, remboursable et non productive d’intérêt, par le maire Jules Nivette (1 000 frs) et 4 conseillers municipaux (Stupffel 1 030 francs – Alinot 100 francs – Marguet 100 francs - Desmette 100 francs…. ).

 

Conformément à la convention établie le 3 juin 1903, entre l’administration des Postes et la commune du Plessis-Trévise, les taxes de conversation locale, les parts de taxes afférentes aux conversations échangées, seront encaissées par l’État puis remis à la commune jusqu’à concurrence des sommes avancées par les élus.

 

Le maire expose qu’il s’est informé auprès du facteur-receveur comment celui-ci compte assurer le nouveau service et s’il peut se charger de distribuer les messages téléphonés. Celui-ci assure qu’il fera son possible pour donner complète satisfaction compte tenu que sa femme est agréée par l’administration des Postes pour le remplacer en cas d’absence et qu’il a l’intention de faire venir sa belle-sœur âgée de 15 ans qui pourrait assurer le service de distribution des messages. Le service pourrait ainsi être essayé, à titre provisoire, au moins pendant quelques mois, pour devenir définitif s’il répondait complètement aux vœux de la population.

A cet effet, le maire propose d’allouer au facteur-receveur une somme de 500 frs par an, payable par trimestre,  à charge par lui d’assurer la distribution gratuite des messages dans toute l’étendue de la commune. Approbation est demandée à Monsieur le Préfet.

 

Le 28 mai 1903

La direction des Postes et Télégraphes accuse réception de l’avance à l’État de la somme de 2 330 frs pour frais d’établissement du réseau téléphonique et autorise le maire à poursuivre le financement de l’installation du bureau téléphonique municipal sous le régime des avances remboursables au lieu du régime contributif.

 

 

Le 3 juin 1903

Une convention est établie entre le sous-secrétaire d’État des Postes et des Télégraphes et la commune du Plessis-Trévise représentée par son maire, confirmant les conditions de financement de l’installation de la cabine téléphonique.  L’article 4 précise que les produits des abonnements au réseau urbain, les taxes de conversation locale et les taxes ou parts de taxes afférentes aux conversations échangées, seront encaissés directement par l’État et remis jusqu’à concurrence des sommes avancées au Trésor pour frais de premier établissement, à la commune de Plessis-Trévise, à titre de remboursement de l’avance.

La somme de 2 330 francs fera l'objet d'un reçu délivré par le receveur de Villiers sur Marne le 29 juin 1903. 

 

 

Le 15 juillet 1903, Auguste Martin, coiffeur au 31 avenue Gonzalve, sollicite auprès du maire, le service de port des dépêches téléphoniques moyennant une rétribution annuelle de 150 francs. Le maire Jules Nivette  donne un avis favorable le 17 septembre. 

 

Le 1er septembre 1903, le Bureau des Postes Télégraphes Téléphones ouvre ses portes au public.

Toutefois, la réception définitive des travaux n’aura lieu que le 20 octobre suivant.

 

 

Le 17 septembre 1903, Le conseil municipal sous la présidence du maire Jules Nivette, donne un avis favorable à la demande de M. Martin coiffeur et à Mme Montpellier pour le port des messages téléphonés dans toute la commune, d’autant que M. Martin pourra être suppléé par son fils de 15 ans ou par sa femme, moyennant une allocation de 150 francs par an.

 

Le 22 janvier 1905, une partie des avances faites à l’État pour l’installation du réseau téléphonique, est remboursée au maire et aux conseillers municipaux prêteurs. Le solde leur sera versé le 3 juin 1906.

 

Le 13 février 1905

Courrier de refus par le directeur des Postes et Télégraphes de la demande de conversion en recette simple des postes de 3e classe de l’établissement de facteur-receveur au Plessis-Trévise.

 

28 février 1905

Courrier d’Auguste Martin à la municipalité demandant une rétribution annuelle de 300 francs pour continuer d’effectuer le service de distribution des dépêches qui a fortement augmenté. 

 

20 mars 1905

Convention passée entre le maire Jules Nivette et M. Auguste Martin accordant une rétribution de 300 francs durant 3 années consécutives pour le service de distribution des dépêches et messages sur tout le territoire de la commune.

 

1905 - Le bureau des Postes de Plessis-Trévise

23 juillet 1905

Courrier de refus par le Préfet d’une participation de l’État aux frais occasionnés par une 2e distribution postale et l’emploi d’un facteur auxiliaire.

 

 

En raison des fortes chaleurs de ce début de siècle, on souffre de la canicule à l'intérieur des bureaux de postes mais aussi  à l'extérieur lors des tournées des facteurs.

L'administration des Postes décide alors d'instituer une nouvelle tenue spéciale d'été plus légère. Le képi laisse alors place au  canotier de paille orné du ruban noir marqué << Postes >>.

Bâtiment abritant l'école des garçons, la mairie et le bureau des Postes. Sur cette photographie prise pendant les beaux jpurs, le facteur est à droite et porte le canotier. Il s'agit probablement de M. Jules Weiss qui fut facteur receveur du Plesssis-Tr

3 octobre 1905

Courrier au maire du Ministère du commerce et de l’Industrie des Postes et Télégraphes – Sous-secrétariat d’État des Postes et des Télégraphes –Direction de l’Exploitation électrique :

Suite à une modification de détail dans l’installation du poste téléphonique du bureau du Plessis-Trévise, une pétition signée d’un certain nombre d’abonnés signale que cette modification est susceptible d’apporter un trouble dans l’échange des communications avec Paris. L’administration répond que la modification n’influe en rien sur la bonne marche du service.

 

Cartes postales avec tampon Plessis-Trévise - Seine et Oise ayant voyagé en 1904/1905, affranchies à 10 centimes.
Enveloppe ayant voyagé en 1905 et tamponnée Le Plessis-Trévise

 

Le 14 octobre 1906, de nombreux habitants demandent qu’un service télégraphique soit joint au service téléphonique pour trois raisons principales :

 

- discrétion des correspondances

En effet, les dépêches télégraphiques doivent être communiquées par téléphone au bureau de  Villiers-sur-Marne. S’il y a des personnes au bureau expéditeur, elles peuvent entendre ce qui se transmet par téléphone. Le secret de la correspondance dans ce cas n’est pas gardé. Pour palier à cet inconvénient souvent très ennuyeux, des personnes n’hésitent pas à faire plusieurs kilomètres pour se rendre à un autre bureau afin que leur télégramme soit expédié directement.

 

- transmission des dépêches pour l’étranger

Pendant l’été, la population du Plessis-Trévise varie. Il y a des commerçants en villégiature, des étrangers, etc. Souvent ces habitants de passage sont en relation d’affaires ou de parenté avec l’étranger. Or, il est impossible de transmettre des télégrammes en Allemagne, Belgique ou Espagne. Ces personnes sont donc obligées de se rendre dans le bureau d’une autre commune, ce qui peut éloigner de Plessis-Trévise un grand nombre de commerçants ou industriels travaillant avec l’étranger.

 

- pour la transmission et réception des mandats télégraphiques dont le problème est identique.

 

La dépense n’excéderait pas 300 francs en se raccordant aux fils téléphoniques existants et pourrait être prélevée sur le budget additionnel au titre de l’entretien des bâtiments communaux.  

 

Le 8 novembre 1906, la Direction des Postes et Télégraphes autorise l'installation d'un appareil Morse.

 

Carte postale ayant voyagé en 1906 et adressée à Mme Moulin, Villa Tranquille à Plessis-Trévise

24 août 1907

Un arrêté préfectoral autorise la construction d’une ligne téléphonique aérienne au Plessis-Trévise avec plantation de poteaux sur le côté gauche de l’avenue Gonzalve.  

 

26 août 1907

Demande de remplacement de l’appareil Morse usagé.

 

Le 26 mai 1909, la direction des Postes et Télégraphes informe le maire que la rétribution allouée au receveur a été fixée à 1 franc par heure et par jour pour la prolongation des heures d’ouverture du bureau les dimanches et jours fériés de 2 à 5 heures du soir, correspondant à une allocation annuelle de 180 francs payable par trimestre.

Le 11 décembre 1909, un emploi de 3e facteur est créé.

 

Septembre 1912, le bail du Bureau des Postes arrive à échéance.
Le projet d’aménagement d’un nouveau Bureau des Postes Télégraphes Téléphones, avenue de Champigny (actuelle avenue du Général Leclerc) est à l'étude ...  (Episode 3 à venir...)

Le saviez-vous ? Cérès, le premier timbre-poste français

 

Le 24 août 1848, l'administration des Postes décide de suivre l'exemple de ses voisins britaniques et procède à une importante réforme sous l'impulsion de son directeur Etienne Arago*. Dès lors, l'acheminement d'une lettre ne tiendra plus compte de la distance mais uniquement de son poids. Le prix sera le même pour tout le territoire français y compris pour l'Algérie. La taxe est fixée à 20 centimes pour une lettre pesant moins de 7,5 grammes, 40 centimes jusqu'à 15 grammes et un franc jusqu'à 100 grammes.

Le règlement sera effectué via un nouveau moyen appelé le timbre-poste. Suite à un concours organisé auprès de plusieurs artistes, c'est le projet du graveur général des Monnaies qui est retenu le 15 septembre 1848. 

Le futur timbre-poste est illustré par un profil de femme, la tête ceinte d'une couronne de laurier et qui symbolise la République. Cérès, déesse des moissons a alors été préférée à la République, porteuse du bonnet phrygien ... 

 

*Etienne Arago auteur réputé de pièces de théatre et aussi écrivain à succès n'occupa que quelques mois le poste de directeur général des Postes, le temps de faire adopter la réforme postale et la mise en place du timbre-poste.

Le vingt centimes noir qui correspondait au tarif de la lettre, est le premier timbre français disponible le 1er janvier 1849.

Les valeurs du timbre seront revues lors de la proclamation de la troisième République en 1870.

Ainsi, l'émission dite « du Siège de Paris » comprend trois valeurs dentelées : 

- 10 centimes bistre, 

- 20 centimes bleu,

- 40 centimes orange. 

 

L'histoire du timbre-poste a fait l'objet de nombreuses publications que nous vous invitons à parcourir...

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