A bicyclette

 

Aussi appelée selon les époques : bicycle, bécane, petite reine, vélo, tandem, triplette, VTT, VTC, BMC, VAE ...

Une invention du 19e siècle

1818 - Courses de vélocipèdes au Jardin du Luxembourg.

 

Le vélocipède fait son apparition au début des années 1800, et constitue les prémices d'un nouveau mode de locomotion.

 

Sa conception est rudimentaire :  deux roues, un cadre et un guidon.  Les roues sont alors en bois et cerclées de fer. Pour avancer, il faut pousser sur ses jambes.

 

Tombé par la suite en désuétude, le vélocipède renait dans les années 1860 sous l'impulsion de Pierre Michaux et de son fils Ernest qui le dotent d'un pédalier. Ce dernier est alors fixé dans le moyeu de la roue avant (il se dit que ce système aurait été mis au point car il était fatigant de garder les jambes levées une fois l'impulsion donnée). Pierre Lallement revendique aussi cette création...

D'autres améliorations suivront : bati en fonte, patin à freins, selle suspendue...

Désormais, l'homme peut garder l'équilibre et se déplacer par sa seule force. 

 

Le jeune fils de Napoléon III portait un grand enthousiasme à cette nouvelle technologie et le public parisien le connaissait comme "le petit qui pédalait partout". Il était spectateur de la 1ère course officielle de vélocipède sur piste, le 31 mai 1868, dans la parc de Saint-Cloud - course dont le vainqueur reçu une médaille d'or à l'effigie de l'Empereur. En raison de cet intérêt passionné, le Prince Impérial fut surnommé par les caricaturistes, après la chute du régime : Napoléon Eugène Louis Jean-Joseph Vélocipède IV.

 

Les constructeurs de l'époque rivalisent d'imagination pour l'améliorer. Le vélocipède prendra pendant quelques temps le nom de draisienne. Après la guerre de 1870, arrive le "Grand-Bi" doté d'une haute roue (1,30 m) à l'avant et d'une toute petite roue à l'arrière (30 cm de diamètre). La roue avant atteindra même jusqu'à 3 mètres. Ces engins sont toutefois assez instables et en 1880, apparait le tricycle nettement plus stable.

Preuve de cet engouement, une Exposition Internationale de vélocipèdes s'est tenue en 1869. C'est l'occasion d'y découvrir de nombreux vélos rivalisant d'inventions techniques.

1888, voit l'invention du bandage en caoutchouc rempli d'air, qui sera par la suite amélioré par les frères Michelin. qui sépareront la chambre à air du pneu (1891). 

 

Le terme "bicyclette" apparait en 1871 avec le dépôt d'un brevet en France par Viarengo de Forville, un Italien résidant en France. 

De 1890 à 1900, le nombre de bicyclettes passe en France de cinquante mille à près d’un million.

Elle se diffuse progressivement dans toutes les couches de la société et se fait plus accessible aux milieux populaires à la veille de la Première Guerre mondiale. Elle devient «la petite reine », une expression à l’origine de laquelle se trouve le journaliste et organisateur d’épreuves sportives Pierre Giffard. 

Dès 1867, des courses se déroulent en France (Paris-Roubaix, Paris-Brest), des clubs se créent. En 1903, le journal "L'Auto" organise le 1er tour de France. D'une longueur de 2 428 km à parcourir en 6 étapes, il est remporté par Maurice Garin avec une avance de près de ... 3 heures sur le second Lucien Pothier !

Plus de 100 ans après, la "Grande Boucle" est connue internationalement et draine toujours autant les foules sur le coté des routes.

 

En 200 ans, force est de constater que ce mode de locomotion a donné naissance à une industrie et un commerce générateurs d'un grand nombre d'emplois tant dans la technique que dans les accessoires et le vestimentaire.

Au fil du temps ... au Plessis-Trévise 

 

Dès la fin du 19e siècle, le hameau du Plessis-Trévise est à la pointe de l’innovation avec les cycles et motocycles, de la marque « Libéria », diffusés dans le monde entier.

 

 

 

Cet établissement, situé avenue de Chennevières, dirigé par celui qui sera le 1er maire de notre commune, Gustave Dupont, emploiera de nombreux ouvriers qualifiés jusqu’en 1902.


La continuité, au Plessis-Trévise, de construction et de réparation de cycles sera assurée, de manière plus artisanale, par Louis Mercier puis ses fils, installés avenue Maurice Berteaux.

 

Au cours de la première moitié du 20e siècle, de nombreux vélos sillonnent les routes et chemins du village du Plessis-Trévise. 

Plessis-Trévise, Place des fêtes, Début 1900 - Départ en randonnée (photo Six)
1908 - Chute de bicyclette avenue des Mousquetaires

 

Et déjà une réglementation s’impose !

Le conseil municipal du 25 février 1922, considérant qu'il y a lieu d'assurer la sécurité publique contre les vélocipèdes, vote l’arrêté suivant :

art. 1 - La vitesse des vélocipèdes dans les rues de la commune ne devra pas être supérieure à 12 km/h
art. 2 - L’accès des trottoirs est interdit à tout cycliste
art. 3 - Les contraventions seront constatées par des procès-verbaux et les délinquants (!) poursuivis.

art. 4 - Les agents assermentés sont chargés de l'exécution du présent arrêté qui sera publié et affiché.

 

Avril 1928 - Avenue de la Maréchale - Famille Baron en promenade

 

Le 14 août 1936, le garde-champêtre Alphonse Pachot, se déplaçant à bicyclette, se voit contraint d’établir un procès-verbal à l’encontre d’une cycliste pour défaut d’éclairage de ses lanternes (à bougies) à la nuit tombante alors qu’elle allait précisément acheter des allumettes !

Gendarmes, gardes-champêtres, sapeurs-pompiers, ceux que l’on a appelé les « Brigades du Cycle », assuraient leur service de sécurité civile à vélo. La figure du facteur à bicyclette, colportant les nouvelles, reste fortement inscrite dans la mémoire populaire.

 

1920 - ancienne poste avenue du Général Leclerc
1938 - Famille Blanchard avenue de Champigny (actuelle avenue du Général Leclerc 1938 - Famille Blanchard avenue de Champigny (Actuellement av. du Gl Leclerc)

 

La loi du 20 juin 1936, instituant 2 semaines de Congés payés aux salariés, sera le prélude des premières évasions hors des frontières de sa commune.

 

Pour beaucoup, les vacances seront à courte distance et le tandem connaîtra alors une grande popularité auprès des couples.

Carte impôts sur les vélocipèdes - 1943 1948


Durant la Seconde Guerre, devant la disparition des automobiles, faute de carburant, la bicyclette devient alors un moyen de déplacement très prisé, sinon indispensable pour le ravitaillement. 

 

Chaque détenteur de bicyclette devait y apposer une plaque d’identification métallique et s’acquitter d’un timbre fiscal.
Cette mesure restera en vigueur jusqu’en 1958. 


La paix revenue, les grands espaces verdoyants de la commune, permettront au vélo de redevenir un loisir fort apprécié par la jeunesse locale.

 

1908 - Famille en promenade

 

Inès Renault se souvient :  

 

« Que sont-elles devenues toutes ces demoiselles en robes claires, chapeaux de paille et espadrilles juchées sur leurs bicyclettes dont la roue arrière était à demi cachée par un filet de couleur. Elles riaient, chantaient, leurs jupes voletaient autour d’elles et leurs chapeaux à larges bords se relevaient au gré du vent … » 

1947, avenue de Champigny. A partir de la gauche : Pierre Renaudot, Elia et Jean Becquart, xxxxx, Michel Courtalon
1948-1950 - Avenue du Général Leclerc - André Deaudrais en cours de réparation

Au temps des courses 

 

De nombreuses courses cyclistes furent organisées au Plessis-Trévise dès la fin du 19e siècle. Des clubs se créent et continuent, depuis plus de 100 ans, de réunir bon nombre d’adhérents. 

 

L'article ci-contre, daté du 24 octobre 1913, est extrait de la revue "L'Aéro" qui se définit comme l'organe hebdomadaire de la locomotion aérienne.

 

La course dont il est question traversait par deux fois la commune du Plessis-Trévise en empruntant la route de Villiers-sur-Marne à la Queue-en-Brie.

 

 

A noter parmi les prix : une bicyclette avec boyaux, une paire de roues montées, des boyaux ... 

 

Au cours des années 1920, Ricardo Fernandez, neveu du ténor Florencio Constantino (alors propriétaire de l’actuelle École de Musique) sera un adepte fidèle de ces courses.

 

 

 

 

 

 

 

 

Décembre 1924 - Ricardo Fernandez

1948 - Départ de course - Pierre Boyer est au centre.

 

A la fin des années 1940, le futur maire de la commune, Pierre Boyer, grand amateur de cyclisme, participera avec enthousiasme aux courses locales.

 

 

 

 

 

Au cours des Fêtes de la Saint-Jean de 1969 et 1970, la section cyclisme de l’USMPT, lui rendra hommage en organisant une course récompensée par le « Prix Pierre Boyer ».

Juin 1980 - Angle des avenues de la Maréchale et Bertrand - Course Club du Plessis-Trévise
25.08.1996 - Avenue de la Maréchale : Passage du Tour de France féminin

 

1994. Sophie, fille du champion cycliste Jacques Anquetil, est à la tête de 2 sociétés basées au Plessis-Trévise.

L'une "Anquetilia Sports" s'occupe de l'organisation et du parrainage d'évènements sportifs.

L'autre "Jacques et Sophie" est spécialisée dans la conception de vélos moyenne et haut de gamme.

Tous ces vélos, 80% de fabrication française, étaient créés par Pascal Poisson coéquipier d'un autre champion cycliste français Bernard Hinault.

 

1985.

La ville rend hommage à un autre champion cyliste, Louison Bobet, décédé 2 ans auparavant, en attribuant son nom au stade municipal.

 

 

Aujourd’hui, « La petite reine » a encore de beaux jours devant elle. Écologique, économique, la bicyclette est revenue en force pour le loisir ou les déplacements : VTT, VTC, VAE, il se vend en 2020, environ 6 vélos à la minute en France.

 

 

 

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